La brume matinale enveloppe ce pauvre café de
La brume matinale enveloppe ce pauvre café de campagne. Aucun souffle de vie, aucune âme. Seulement le bruit du vent dans les dernières feuilles des derniers arbres qui n'ont pas encore succombé aux machines humaines.
06h00 : les yeux s'ouvrent, la respiration n'est plus paisible. Le village s'éveille.
Cependant ce n'est pas le même que les jours précédents, Il manque quelque chose.
07h00 : Le café ouvre accueillant ainsi les piliers matinaux. Moroses, tristes, il manque quelque chose.
Les commerces ouvrent, chacun y va de son activité, les langues se délient autour du même sujet :
il manque quelque chose.
Le fin crachin qui arrose le village depuis le matin renforce l'inquiétude et la tristesse des habitants
Il manque quelque chose.
Au fond du village, un trou, personne ne l'a remarqué mais il y a un vide.
L'arbre est mort.
Cet arbre qui donnait toute sa force au village est mort cette nuit, seul, sans que personne ne s'en aperçoive.
Le village est condamné.
Ils le savent.
Une dernière bière pour les piliers
Un dernier petit déjeuner pour les derniers levés
Une dernière activité pour les matinaux
Une ligne d'homme part vers la rivière.
L'arbre est mort, eux aussi.